08 – Le 14 avril 1946 : Dimanche des Rameaux : Jรฉsus-Christ est lโHomme nรฉ dโune volontรฉ divine. | Le Livre d’Azarias โ Maria Valtorta
Azarias dit :
ยซ La lecture qui prรฉcรจde la bรฉnรฉdiction des rameaux ne fait pas partie de la sainte messe, mais fait partie de la liturgie dโaujourdโhui.
Un jour, au dรฉbut de lโinstruction que tu reรงois du trรจs saint seigneur Jรฉsus, il tโa dit :
ยซย Dans les pages du Livre, dans lโhistoire de mon peuple, les รฉvรฉnements du futur se dissimulent sous des figures et des faits.ย ยป
On applique gรฉnรฉralement aux soixante-dix palmiers de lโoasis dโElim la figure des rameaux dโaujourdโhui. Mais mon Seigneur mโaccorde de tโinstruire sur la vraie figure de cette lecture.
Le peuple dโIsraรซl, aprรจs les temps saints des patriarches, que lโon pourrait comparer ร des terres fertiles riches de toutes sortes de biens, sโรฉtait corrompu, devenant ยซ dรฉsert fertileย ยป oรน seulement de rares oasis et dโencore plus rares fontaines montraient que tout nโรฉtait pas mort ; comme un rappel de pitiรฉ cรฉleste elles attiraient les รขmes perdues, mais de bonne volontรฉ, auprรจs des esprits solitaires des justes dโIsraรซl. Les patriarches, les juges et les prophรจtes, les grands rois dโIsraรซl, les Maccabรฉes, Judith, Esther, Joรซl, Tobie, nรฉhรฉmie, les saints, voilร les palmiers et les fontaines au milieu de la conscience aride et dรฉsolรฉe dโIsraรซl qui, ingrat, sโรฉloignait de son bienfaiteur en en oubliant les bienfaits.
Celui qui avait donnรฉ ร son peuple cette terre dรฉjร promise, dont la beautรฉ surpassait toute espรฉrance des patriarches, retrouva son bien dans ce triste รฉtat. Cโest ainsi que la trouva le Christ quand il descendit pour accomplir la seconde partie des grandes promesses faites ร Abraham, cโest-ร -dire ; quโaprรจs lui avoir donnรฉ, ainsi quโร sa descendance, la terre vue en vision et une postรฉritรฉ plus nombreuse que les รฉtoiles, il restait la grande promesse de lui donner le Messie nรฉ du sein dโune fille dโAbraham pour racheter le monde.
Au peuple mourant dans lโariditรฉ du dรฉsert, le Christ donna lโoasis avec douze sources et soixante-dix palmiers, pour quโil trouve soulagement, nourriture et puisse camper dans lโoasis du sauveur.
Voici le vรฉritable don de Jรฉsus : ses douze apรดtres quโil a laissรฉs pour le perpรฉtuer dans le magistรจre afin de donner aux รขmes lโeau vive des paroles divines, et lโaliment contenu dans les sacrements. Un autre vรฉritable don du trรจs saint Jรฉsus, cโest lโensemble des soixante-douze disciples, assistants des apรดtres, qui furent avec eux le noyau initial de lโรglise apostolique, lโoasis autour de laquelle les foules des croyants sont venues en toujours plus grand nombre, lโoasis qui sโest rรฉpandue en fertilisant le sol, victorieuse du dรฉsert, jusquโร รฉlever ses glorieux rameaux en tout point de la terre. Lโoasis qui restaure, lโoasis qui sauve.
Vois donc cette vรฉritรฉ dans la premiรจre partie de ce passage de lโExode, et ne sois jamais semblable au peuple qui, si proche des sources et des palmiers dโElim, murmura contre ce don de notre seigneur Jรฉsus.
La seconde figure, cโest le Pain du Ciel, la manne que lโhomme ne pouvait imaginer ni exiger, que lโhomme ne pouvait se donner ร lui-mรชme, mais que le seigneur รฉternel prodigue ร ses fils pour quโils ne meurent pas de faim, la manne douce, blanche, donnรฉe de maniรจre ร ce quโil y en ait pour tous ceux qui veulent sโen nourrir, pour tous les jours. Seule la rรฉbellion aux commandements de dieu, les infractions ร la Loi, font que, dโaliment saint, donateur de vie, cette manne devient corruption. Non par elle-mรชme puisquโelle nโest ni corrompue ni corruptible, tout comme celui que mรชme la mort nโa pas pu corrompre et qui est cette manne mรชme, avec son corps et son sang, รขme et divinitรฉ, exactement comme il lโรฉtait durant ses jours sur la terre. Mais elle devient corruption quand elle est reรงue en รฉtat de pรฉchรฉ, parce quโest maudit celui qui sโen nourrit dans un esprit de Judas, ennemi de lโobรฉissance et de la justice.
Rรฉflรฉchissez ร la parole de Dieu :
ยซ Cโest ainsi que je vรฉrifie sโil chemine ou non selon ma Loi.ย ยป
En effet, celui qui, bien que se nourrissant de la trรจs sainte Eucharistie, cet aliment qui nโest pas donnรฉ aux anges eux-mรชmes mais que lโinfini Amour donne aux hommes, ne se sanctifie pas, mais reste ce quโil รฉtait ou rรฉgresse dans le pire, prouve quโil ne chemine pas selon la Loi, parce que son รขme est obstinรฉe dans la faute plus ou moins grave. Que cet aliment ne parvienne pas ร le transformer, ร le sanctifier, cโest la preuve de son obstination. Eucharistie et bonne volontรฉ rรฉunies โ Eucharistie, cโest-ร -dire amour de dieu, et bonne volontรฉ, cโest-ร -dire amour de lโhomme โ ne peuvent produire que saintetรฉ. La bonne volontรฉ libรจre le terrain de tout ce qui pourrait rendre stรฉrile la semence trรจs sainte qui fait germer la vie รฉternelle. La bonne volontรฉ dรฉpose sur lโautel tout ce qui sert ร consumer lโholocauste : cโest-ร -dire tout ce que le feu eucharistique peut embraser, brรปlant lโhomme matรฉriel pour en allumer lโesprit, le purifier, le rendre agile comme une flamme, tendu vers le ciel, en ascension avec ses lumiรจres et ses parfums, pour sโunir au feu qui lโa allumรฉ : feu avec feu pour une union dโamour.
Mais quand manque la bonne volontรฉ et que lโon trouve la dรฉsobรฉissance, cโest-ร -dire lโรฉtat de pรฉchรฉ, que peut lโEucharistie ? rien de plus que ce que pouvait la manne recueillie de faรงon contraire ร ce quโavait commandรฉ dieu. En celui qui la reรงoit, son action reste inerte et son effet nocif. Je parle certes des vrais sacrilรจges, mais aussi des tiรจdes et des orgueilleux qui sโen nourrissent en disant presque :
ยซ Nous sommes ceux qui ont cette bienveillance envers dieu, nous qui accomplissons cette coutume.ย ยป
ยซ Quโau sixiรจme jour ils prรฉparent ce quโils auront recueilli, et que ce soit le double de ce quโils avaient coutume de recueillir chaque jour.ย ยป
Quel grand conseil eucharistique !
Le sixiรจme jour, cโest-ร -dire la veille du jour du seigneur โ chaque jour oรน lโon se prรฉsente ร la table eucharistique est jour du seigneur pour lโรขme โ les รขmes doivent prรฉparer ce quโelles ont habituellement : ferveur, repentir, bonnes rรฉsolutions pour aller dignement et utilement recevoir le Pain du Ciel. Heureux ceux qui font cela. Trรจs heureux ceux pour lesquels chaque jour est veille du jour du seigneur, qui se maintiennent en prรฉparation perpรฉtuelle pour la rencontre admirable, sanctifiante, vitale et parcourent ainsi leur vie. Parvenus ร la veille du jour de leur repos, leur mort en grรขce de dieu, ils sโentendront rรฉconforter dans leur agonie par les prรชtres de dieu, par la voie du cลur, par leur ange gardien, par ces mots :
ยซ Ce soir (la mort est le soir) vous saurez que le seigneur est celui qui vous a tirรฉs de la terre dโรgypte (cโest-ร -dire de la vie terrestre qui est exil et douleur). Et demain (cโest-ร -dire au-delร de la mort) vous verrez la gloire du seigneur ยป,
ย cโest-ร -dire le ciel, votre demeure de saints pour lโรฉternitรฉ.
Voilร ce que doit te dire la lecture de la bรฉnรฉdiction des rameaux. Maintenant, mรฉditons la sainte messe.
Supplie avec ton vrai et parfait Maรฎtre. Vraiment, tu es coulรฉe dans sa forme, comme un mรฉtal fondu par la chaleur, tu es si passionnรฉe que tu prends sa ressemblance. Ton humanitรฉ sโest fondue au feu de la charitรฉ, ton esprit sโest rendu mallรฉable pour pouvoir รชtre remodelรฉ et, heure par heure, le signe de ton bien-aimรฉ Jรฉsus passionnรฉ sโimprime en toi. Ses dรฉsirs sont les tiens, ses douleurs sont tiennes, tiennes encore ses solitudes, ses constatations amรจres de ce que sont les hommes, tiennes ses dรฉsolations de se voir incompris, repoussรฉ, tournรฉ en dรฉrision, tiens ses gรฉmissements et ses priรจres au Pรจre.
Semaine sainte, semaine douloureuse. Sois toujours reconnaissante ร ton Seigneur de tโavoir fait connaรฎtre quelques-unes des mille sept cent trente-sept semaines quโil vรฉcut dans le monde ; parmi elles, tu as vu les plus prรฉcieuses jusquโร la semaine sainte oรน il atteint sa perfection dโhomme sujet ร la douleur. Vois en ce don sa plus belle preuve dโamour. Ne te demande pas :
ยซ quelle torture mโamรจne cette preuve dโamour ? quel calice devrai-je boire entre le jeudi et le vendredi ? quelle agonie ? quelle mort ? quel dรฉsespoir ? quelle trahison ? ยป
Ne te le demande pas. Abandonne-toi ร ton Pรจre. Une heure te sera รฉpargnรฉe : celle de lโabandon de dieu. Tu lโas dรฉjร vรฉcue quand cโรฉtait nรฉcessaire pour secourir les รขmes portรฉes au dรฉsespoir, leur rendre le ciel et les rendre au ciel, et lโon ne vit pas deux fois cette torture.
Le Pรจre รฉternel et saint ne repoussera plus sa petite ยซ voix ยป, tu peux donc crier vers lui et รชtre certaine dโรชtre entendue :
ยซ oh ! seigneur, ne retiens pas ton secours loin de moi, viens vite me dรฉfendre, libรจre-moi de la gueule du lion, moi qui suis si faible, libรจre-moi de la corne du buffle. ยป
En ces jours, il a dรฉjร exaucรฉ une de tes priรจres. Mais persรฉvรจre dans ce but car il y a encore beaucoup ร faire pour cette รขme. Et il y a encore plus ร faire pour toi qui vois rรฉellement grande ouverte lโhorrible bouche qui voudrait te dรฉvorer comme porte-parole, tu vois pointรฉes les menaรงantes cornes du buffle diabolique qui voudrait te jeter ร terre pour effacer lโลuvre de dieu. Tu nโes pas mรชme dรฉfendue par qui en a le devoir envers toi, en tant que prochain, fidรจle et instrument. Comme ton Maรฎtre tu connais la fuite des apรดtres et des amis au moment oรน se dรฉchaรฎnait la tempรชte sur lโInnocent, lโรฉgoรฏste pensรฉe de lโhomme dans les cas similaires : ยซ que je me sauve !ย ยป, et lโabandon sans hรฉroรฏsme ni justice de lโinnocent vulnรฉrable ร ses accusateurs.
Cependant, Dieu est bien prรฉsent, mรชme sโil paraรฎt absent. Il juge et mesure. Dieu dรฉfend et, je le rรฉpรจte encore une fois, lโinjustice humaine ne prรฉvaudra pas sur la justice divine.
ยซ Mon dieu, regarde-moi ! Pourquoi mโas-tu abandonnรฉe ?ย ยป
Oui. Cโest la plainte de lโรขme aux heures de tรฉnรจbres. Mais dieu ne condamne pas cette plainte qui nโest en rien lโaveu que lโon dรฉsespรจre de dieu. Sinon, le trรจs saint Verbe ne lโaurait pas criรฉe ร Gethsรฉmani et sur la croix. Dans sa lamentation, qui peut paraรฎtre aux superficiels รชtre un reproche adressรฉ ร dieu ou du dรฉsespoir, il y a au contraire la foi : foi en son aide, en sa prรฉsence, en sa justice, mรชme si les forces du mal, dans leur bref instant de triomphe, semblent tout nier et ainsi amener lโรขme ร trembler comme un coupable devant le Juge parfait.
Les forces du mal jettent lโanathรจme sur les innocents et les accusent de dรฉlits pour les รฉcraser jusque dans lโesprit et ยซ les รฉloigner du salut ยซ.
Oh ! Mon รขme, mรชme si tu รฉtais accusรฉe de pรฉchรฉ, รด victime expiatrice et rรฉdemptrice pour les pรฉchรฉs des hommes, victime qui sโoffre pour continuer lโลuvre du rรฉdempteur Jรฉsus, chargรฉe dโaccusations de pรฉchรฉs comme lโรฉtait le Christ en ces heures terribles, pense alors que cโest un poids extรฉrieur, un vรชtement externe. Toutes ces choses qui te feraient chasser du banquet de dieu ne sont pas une faute de lโesprit, ce nโest pas une lรจpre de ton esprit, ce nโest pas un vรชtement immonde sur lui ; il sโagit seulement des glorieuses blessures de ton รขme victime ; ces blessures te sont un ornement, non pas une honte. Lโapรดtre angรฉlique a dit quels sont ceux qui se tiennent devant le trรดne de dieu et de lโAgneau :
ยซ Ceux-lร sont ceux qui viennent de la grande tribulation et ont lavรฉ et blanchi leur vรชtement dans le sang de lโAgneau.ย ยป
Ces vรชtements blanchis par la douleur des douleurs, par la Victime des victimes et par la grande tribulation des vrais fidรจles, des ยซ victimesย ยป, des martyrisรฉs pour รชtre corรฉdempteurs, ces vรชtements sont ornรฉs de ces pierres prรฉcieuses que sont vos souffrances et les accusations injustes.
Ne crains pas, mon รขme. Ne te plains pas si tu es humiliรฉe et crucifiรฉe. Lโoraison le dit : pour sโรชtre humiliรฉ dans une chair mortelle et pour sโรชtre soumis ร la mort de la croix, le Verbe devint sauveur. Toi, petite voix, hostie volontaire, unis-toi, et plus encore, dรฉpasse la requรชte de lโoraison en demandant non seulement de mรฉriter dโaccueillir les enseignements et les fruits du sacrifice vital et mortel du Christ, mais aussi dโรชtre comme lui et avec lui humiliรฉe et crucifiรฉe pour sauver un grand nombre dโรขmes.
Sauver est plus grand quโรชtre sauvรฉ.
Cโest lโaffirmation que le petit sauveur est dรฉjร un sauvรฉ, parce que lร seulement oรน vit dieu dans la plรฉnitude de ses grรขces se trouve la vertu hรฉroรฏque ; lโamour de la croix, de la douleur, de lโholocauste par amour du grand amour de ย ยซ Celui qui donne sa vie pour ses frรจresย ยป , cโest la vertu hรฉroรฏque.
Sauver signifie รชtre un ยซ autre Christย ยป. Par la patience tu parviendras ร la gloire et ร la rรฉsurrection au ciel, en dieu, pour toujours, aprรจs cette mort quโest la vie sur terre.
Lisons saint Paul :
ยซ Ayez en vous les mรชmes sentiments que Jรฉsus Christ.ย ยป
Voilร le modรจle. Paul ne dit pas de tel ou tel saint. Il vous dit : de Jรฉsus Christ.
Le Christ a dit :
ยซ Soyez parfaits comme mon Pรจre qui est dans les cieux.ย ยป
Il est รฉvident, mรชme pour une rรฉflexion humaine et droite, que, mรชme si le Christ nโavait รฉtรฉ quโun grand prophรจte, il se serait efforcรฉ le premier dโatteindre la perfection du Pรจre, selon ce quโil enseignait. Or, en vรฉritรฉ,
Jรฉsus est le miroir de la perfection cรฉleste du dieu trine.
Il nโy eut pas le moindre manquement en lui en trente annรฉes de vie, si bien que la vรฉritรฉ, vivante sous forme mortelle, put dire :
ยซ Qui de vous peut me convaincre de pรฉchรฉ ?ย ยป
et, au seuil de la mort, en cette heure oรน mรชme lโhomme commun ne ment pas car seul celui qui sโest fait serviteur du mensonge peut soutenir le mensonge ร ce moment, Jรฉsus rรฉpรฉta devant le grand prรชtre :
ยซ Jโai parlรฉ ร la face de tous et je nโai rien dit dans le secret. Pourquoi mโinterroges-tu ? Interroge ceux qui mโont entendu sur ce que je leur ai dit.ย ยป
Oh ! Heureux ceux qui peuvent redire ces mots ร leurs accusateurs sans rougir, sรปrs de nโavoir rien fait de rรฉprรฉhensible ! Heureux ! Trรจs heureux ! Tuรฉs, mais pas dรฉmentis par les faits, ceux-lร montent ร Dieu dรฉjร couronnรฉs et si, avec le temps, les hommes changent leur jugement sur ceux quโils ont autrefois condamnรฉs, ce nโest certes pas eux qui รฉlรจvent la couronne de la terre tรฉnรฉbreuse pour la mettre sur la tรชte du bienheureux : la vraie couronne, en effet, descend; par son รฉclat qui nโest pas terrestre, elle parle et fait trembler ceux qui levรจrent la main et ouvrirent la bouche contre celui que dieu aimait et qui aimait dieu et le servait parfaitement.
ยซ Ayez en vous les mรชmes sentiments qui sont dans le Christ Jรฉsus qui, ayant la condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui lโรฉgalait ร dieu, sans cependant considรฉrer que ce fut pour lui une usurpation de sโรฉgaler ร dieu.ย ยป
Pour รชtre nรฉ de Marie, Jรฉsus nโen รฉtait pas moins dieu que quand il รฉtait le Verbe au ciel. La chair nโa pas annulรฉ la divinitรฉ dans le Christ. Vrai dieu et vrai homme, il eut, non pas une, mais deux perfections en lui : celle de sa nature divine, voilรฉe mais pas diminuรฉe par la chair, et celle de la nature humaine dโAdam portรฉe de nouveau et mรชme trรจs perfectionnรฉe, parce que, au don dโune nature humaine parfaite, don gratuit fait ร Adam, il avait uni la volontรฉ propre de perfectionner la nature humaine. Le Premier-nรฉ dโentre les morts a voulu racheter lโhomme dรฉchu non seulement par son sang, mais en portant lโhumanitรฉ, autrefois parfaite puis dรฉchue, ร une perfection par laquelle lโenfer et les blasphรฉmateurs de la vรฉritรฉ seraient vaincus, confondus.
Baissez le front, hommes qui voulez expliquer lโinexplicable par la pauvre science crรฉรฉe par vous, obscure et dรฉpourvue de lumiรจres et de guides surnaturels. Anรฉantissez-vous, vous qui ne savez que dรฉcouvrir lโerreur, le nocif. Vous รชtes vaincus.
Jรฉsus-Christ, lโHomme, par la splendeur de son humanitรฉ, dรฉtruit vos axiomes, annule vos calculs, vous rรฉvรจle pour ce que vous รชtes : des orgueilleux dรฉlirants qui mesurez dieu ร lโaune de votre petitesse, si vous admettez dieu, et si vous ne lโadmettez pas, en dรฉlirant sur dโimpossibles autocrรฉations de la matiรจre, sur dโavilissantes et impossibles descendances.
Jรฉsus-Christ est lโHomme. Et il nโy a pas de philosophe, ni de fou fondateur de religions sacrilรจges qui puisse crรฉer un surhomme qui le soit davantage que lโHomme qui nโest pas nรฉ dโune volontรฉ charnelle, mais dโune volontรฉ divine.
Et cet รชtre parfait, en qui รฉtaient la plรฉnitude de la divinitรฉ et la plรฉnitude de lโHumanitรฉ sainte, ne considรฉra pas que par la premiรจre il aurait pu abuser de son pouvoir en faveur de la secondeโฆ
ยซ Mais il sโanรฉantit lui-mรชme, prenant la condition de serviteur, et devenant semblable aux hommes, reconnu pour un homme ร son aspect, il sโhumilia lui-mรชme se faisant obรฉissant jusquโร la mort, et la mort de la croix.ย ยป
Voilร , chรจres voix, chรจres victimes, oรน vous devez parvenir, pour que dieu brille plus fortement en vous. Lโhonneur donne de lโimportance ร la charge. Le fait dโรชtre des instruments extraordinaires ne doit pas vous donner lโorgueil et la prรฉtention de jouir de bรฉnรฉfices matรฉriels, ni de prรฉtentions dโimmunitรฉs aux douleurs, aux offenses, aux calomnies, aux accusations injustes, aux mรฉpris, aux abandons, en somme de toutes ces choses dont pรขtit Jรฉsus, lโHomme-dieu. Au contraire, vous devez vous considรฉrer plus que payรฉes de tous vos sacrifices par les dons extraordinaires que Dieu vous accorde et par lโacceptation de ces sacrifices โ parce quโil nโy a pas dโhonneur plus grand que celui dโรชtre jugรฉs dignes dโรชtre ยซ hosties ยซ โ, et vous perfectionner en humilitรฉ et en obรฉissance, en obรฉissance hรฉroรฏque jusquโร la mort, et la mort de la croix.
Mais รฉcoutez ce que saint Paul dit pour finir :
ยซ Cโest pourquoi Dieu lโa รฉlevรฉ et lui a donnรฉ un nom qui est au-dessus de tout nom, afin quโau nom de Jรฉsus tout genou flรฉchisse dans les cieux, sur terre et aux enfers, et que toute langue confesse que le seigneur Jรฉsus-Christ est dans la gloire de dieu son Pรจre.ย ยป
Oh ! ne craignez pas, chรจres รขmes victimes et voix, il vous sera donnรฉ par dieu, dans de justes proportions, un nom qui est au-dessus de celui que vous ont donnรฉ les hommes, un nom dรฉjร inscrit au ciel. Un jour viendra oรน, au moins pour lโespace dโun temps, tout genou dโhomme, qui nโaura pas mรฉritรฉ dโรชtre ร la droite du seigneur et Juge, devra se plier devant ceux qui auront triomphรฉ. Alors votre nom sera connu, et alors plus dโun de ceux qui vous jugent faussement changera de couleur devant la vรฉritรฉ. Ces genoux se plieront, non pour vous faire spontanรฉment honneur, mais parce quโils seront brisรฉs par les splendeurs qui รฉmaneront du Christ Juge et de ses saints en produisant une aveuglante mer de lumiรจre tout รฉcrite des paroles de Vรฉritรฉ, avec les noms des vรฉritรฉs. La Vรฉritรฉ sรฉparera pour toujours les aveugles volontaires des croyants pleins de bonne volontรฉ, et la Lumiรจre sโรฉtablira dans la gloire avec ses รฉlus, tandis que les tรฉnรจbres engloutiront les tรฉnรจbres. On entendra dans lโAbรฎme le hurlement dโangoisse et de reconnaissance dรฉsespรฉrรฉe de ceux qui nโont pas su connaรฎtre Dieu, reconnaรฎtre Dieu dans ses serviteurs, et dieu dans les ลuvres de ces mรชmes serviteurs. Rรฉverbรฉration du nom de Jรฉsus inscrit sur le front des saints ! Flรจches de lumiรจre jaillies pour foudroyer les cent quarante-quatre mille fois cent quarante-quatre mille coupables qui nieront dieu dans ses crรฉatures de prรฉdilection et les tortureront par leurs nรฉgations !
Cela mรฉrite de souffrir la croix pour voir cette heure, ma chรจre รขme. Mets ta main droite dans la main droite de lโAgneau qui monte ร son Calvaire, et laisse-toi conduire selon son grรฉ pour รชtre accueillie ensuite avec honneur lร oรน ceux qui sont marquรฉs du nom de Jรฉsus attendent le rassemblement triomphal.
Que le seigneur est bon avec ceux qui ont le cลur droit ! quโil est bon ! Mais sois vigilante et veille ร ce que tes pas ne sโรฉgarent pas et que ton cลur ne se risque pas ร murmurer contre la justice en voyant le triomphe momentanรฉ des pรฉcheurs.
Le Christ lui-mรชme le vit et pleura en disant :
ยซ Je crie vers toi et tu ne mโรฉcoutes pas. En cette heure-ci, je suis ver, non pas homme, lโopprobre des hommes et le rebut de la populace. Tous ceux qui mโont vu mโont insultรฉ ; le mรฉpris sur les lรจvres, ils ont secouรฉ la tรชte en disant :
โ Il a mis son espoir en Dieu, quโil le dรฉlivre, quโil le sauve sโil est vrai quโil lโaime.โ
Et ils me dรฉpouillent aprรจs mโavoir mรฉprisรฉ, ils se partagent mes habits, et tirent au sort ma vรฉritรฉ comme si cโรฉtait un objet de pari ! โฆย ยป
Oh ! sainte pudeur du Christ, non seulement pour le voile de la chair restรฉe sans voile, mais aussi pour la vรฉritรฉ malmenรฉe, tournรฉe en dรฉrision, altรฉrรฉe pour la rendre ridicule et sacrilรจge comme lโลuvre dโun fou ou dโun dรฉmon.
Cโest bien lร votre torture, instruments extraordinaires crucifiรฉs. Votre torture ! Vous attendez que quelquโun รฉprouve respect et compassion, et vous ne trouvez personne pour vous consoler. Vous demandez de la charitรฉ et ils vous donnent du fiel. Vous sollicitez le soulagement dโune parole fraternelle, dโune sainte comprรฉhension, et ils vous donnent du vinaigre pour aiguiser la douleur de vos blessures.
Prosterne-toi et prie avec ton ange gardien :
ยซ Pรจre, si ce calice ne peut sโรฉloigner de moi sans que je le boive, que ta volontรฉ soit faite.ย ยป
Grande parole que beaucoup, qui sont sรฉvรจres pour leurs frรจres, ne savent pas dire ร propos de ce qui les concerne. Mais toi, dis-le, pour plier le seigneur ร lโaccomplissement de tes justes dรฉsirs.
ยซ Bรฉnissons le seigneur !ย ยป
ยซ Grรขces soient rendues ร dieu.ย ยป
ยซ Gloire au Pรจre, et au Fils, et au saint Esprit.ย ยป
nos derniรจres vidรฉos